Natation : Vichy dernière ligne droite avant les JO de Paris !
29 juillet 2024
36 équipes olympiques et paralympiques, 18 disciplines, 10 nations, ces derniers mois, Vichy était le lieu incontournable pour vivre les JO avant tout le monde… Et vous avez été très nombreux à venir supporter ces champions lors de leurs entrainements publics. Avec une pointe de chauvinisme très gauloise, (oui on l’avoue…), nous avons été à la rencontre des plus grands champions français pour recueillir leurs impressions sur notre cité thermale, les installations du CREPS Auvergne-Rhône-Alpes / Vichy et leurs derniers jours d’entrainement.
Retrouvez leurs interviews et quelques coulisses de leur séjour, au fil de cette riche période olympique.
Comme des poissons dans l’eau
Le public et les médias ont pu observer, à Vichy, une équipe de France de natation sereine, soudée et motivée. Les 29 athlètes ont savouré l’engouement suscité par leur seul entrainement public, tout en ajustant les derniers détails d’une longue préparation.
Léon Marchand, l’un des athlètes les plus attendus de la délégation française, sera engagé sur 4 courses individuelles. Il a affiché à Vichy, une belle sérénité et du recul sur son statut de favori.
« Il ne reste pas grand-chose à travailler, ce n’est pas dans les 10 prochains jours que je vais gagner des secondes. C’est juste du travail sur des détails techniques sur des virages, ou des coulées. Ma respiration en crawl, je lève un peu trop la tête, j’essaye de la caler un peu. Ça fait 3- 4 ans que je prépare ça, je ne vais pas tout changer à 10 jours des Jeux. Je fais surtout du maintien de forme, j’essaye de récupérer de l’énergie pour être prêt dès le début. »
« Ce qui est vraiment excellent ici c’est le calme. On a un peu l’impression d’être seuls au monde, tout a été refait, on dort bien, on mange super bien. On est hyper serein, pas totalement détendu car on a quelque chose à préparer, mais on se sent dans un environnement sain, loin de Paris et de l’effervescence des Jeux. »
« Cet entrainement public c’était super sympa, il y avait du monde dans les gradins et c’est pas souvent qu’on voit les gens sur évènement pas aussi incroyable qu’une compétition. C’est cool, j’étais heureux de montrer ce que je fais tous les jours au public français. Ensuite, j’ai pu en rencontrer quelques-uns pendant la séance de dédicaces, c’était vraiment un bon moment. Je suis surpris de cet engouement, mais bon ce sont des jeux à la maison, on a fait des bonnes perfs depuis Tokyo donc c’est cool de le voir en vrai ! Les entraineurs se sont servis du public pour me pousser dans les derniers 100 mètres de la série.».
On a aussi croisé l’immense Florent Manaudou, alors fraîchement nommé porte-drapeau français avec Mélina Robert-Michon et gros espoir de médailles dans le camp français. Affuté, le nageur était heureux d’afficher moins de 100kg sur la balance (99,7kg) pour la première fois depuis longtemps.
« On avait hâte de revenir au CREPS de Vichy pour cette préparation d’une dizaine de jours. Tout a été rénové et ce sas de calme, nous permet d’être ultra concentré, tout en favorisant la cohésion du groupe.
On vit bien ensemble, on se fait des blagues, on joue au ping-pong c’est détendu et il y a une bonne énergie dans le groupe ! L’autre atout c’est la rapidité des trajets entre la piscine et le lieu de vie, pour des temps de récupération et de repos allongés. Nous avons été très bien accueillis et cette mise au vert dans une ville thermale, nous a apaisés loin de l’agitation de Paris. On espère que tout ce qui a été mis en place ici et partout en France pour les sportifs, continuera après les Jeux … »
La capitaine Charlotte Bonnet savourait la préparation de ses 4ème et derniers Jeux et la belle cohésion du groupe France.
« Tout va bien ! Même si je suis en mode, ah tiens là c’est ma dernière réception de tenues…
Ça sera aussi ma dernière à Vichy, mais je vais essayer de pas tomber dans la nostalgie et je profite du groupe. Le stage est limite trop court, ça va passer super vite. Au début, on était un peu pessimistes sur le temps en Auvergne et on savait qu’on allait au CREPS et c’est souvent pas terrible… Mais en fait tout a été rénové, la nourriture est très bonne et le service restauration est au top. En plus, on peut aller ou revenir de la piscine à pied, on est tranquilles dans l’eau… On comparait un peu avec les autres nations, mais au final on est très bien ici. C’est cool. »
Entre deux dédicaces de maillots et bonnets, on a discuté avec Mélanie Hénique la plus « ancienne » du groupe (à 31 ans), qui affiche l’un des plus beaux palmarès français avec 4 médailles mondiales, 11 européennes et 14 titres de championne de France en papillon.
« On est bien car on n’est pas loin de la piscine, il ne fait ni trop chaud ni trop froid. Avoir tout sur place ça joue beaucoup sur le récup.
Le CREPS rénové c’est trop bien, les chambres sont belles, la salle de muscu est géniale, on mange bien, on a le bassin pour nous. Nous sommes vraiment dans de très bonnes conditions ! Et puis c’était incroyable ce monde pendant l’entrainement, le seul qu’on a eu en public cette année. Ça fait beaucoup de bien ! »
Avec son apparente décontraction, Maxime Grousset n’était pas encore sûr de ces choix de course pour les JO, mais a avoué avoir trouvé une belle sensation de grandeur en crawl.
« On est vachement bien, on est deux par chambre, c’est assez spacieux, c’est calme on se retrouve avec l’équipe de France, on se fait des petits tournois de pétanque. On est dans un environnement calme et serein pour se préparer au mieux. »
« Pendant ce dernier stage on est sur des répétitions très précises, on va chercher la vitesse qu’on aimerait avoir sur chaque 25 et 50 m, on travaille les virages, les départs qu’on aimerait faire en course puis on les répète le mieux possible. Mon objectif est simple : gagner ! Et que le meilleur gagne ! Ça fait plaisir de voir du public et de savoir qu’il y a du monde derrière nous. Je le savais déjà depuis les championnats de France, mais de revoir les gens ça met un rappel, on nous supporte et moi je suis là pour les représenter ! »
Yohann Ndoye-Brouard était en pleine reprise de forme et de bonnes sensations après un covid. Il en faudra face à la densité mondiale, du 100 et 200 m dos. On a aussi découvert que cette encyclopédie de la natation mondiale, est le roi du calcul des lignes en séries, pour savoir où il nagera et à côté de qui.
« J’ai nagé à de grandes vitesses cette année, c’est important pour passer les séries et la demi-finale. Après en finale, ça sera à celui qui ne craquera pas et qui fera la nage parfaite, à ce jeu-là, je suis plutôt bon. Je suis un outsider avec moins de pression que certains. Je serai, je pense porté par les 15 000 spectateurs. Je travaille aussi la gestion du bruit, j’ai une playlist compétition qui me motive et en ce moment j’aime bien le bon rap de Kendrick Lamar. »
« On était venu à Vichy avant les championnats d’Europe de Rome, qui m’avaient plutôt bien réussi, donc ça me va de faire un stage ici avant les Jeux. On est bien accueilli avec un bassin de 50 m extérieur et 8 lignes. Ils ont aussi pu mettre des lignes au-dessus de l’eau pour qu’on puisse bien se repérer, ce qui est compliqué pour les dossistes. Ils ont installé tout ce qu’il fallait au CREPS : bain froid, bain chaud, cryothérapie. Chaque soir, j’en ai fait à l’Insep et j’ai pu continuer le protocole ici. Que la fédé, la ville et la région mettent ça en place pour nous c’est très plaisant et on sent un gros professionnalisme. »